Le petit saule

C’est l’histoire d’un petit saule
Qui se comparait sans cesse au grand cèdre atteignant le ciel.
Il espérait régner sur la forêt avec lui
Mais il lui fallait grandir plus haut.
Cette croissance pouvait prendre des décennies
Et d’autres grands arbres,
Au tronc bien plus imposant,
Étaient déjà plus avancés que le petit saule.

Lorsqu’une maigre feuille de ce dernier
Frôlait les branches de l’imposant cèdre, celui-ci le tapotait,
Lui mimant de ralentir sa croissance de ce côté
Ou de dévier.
La place était prise.
Sa pousse devait se réaliser ailleurs,
Autrement,
Avec la contrainte d’un tronc immobile.

Des chênes, des cèdres,
Des bouleaux, d’autres saules,
Tous ensemble, côte à côte,
Aucun ne se marche dessus,
Ou empiète sur l’espace vital de chacun.
Les places du haut étaient toutes prises,
Depuis l’emplacement de notre saule,
Mais les espaces du bas, eux, semblaient libres.

Un ruisseau se tenait juste à ses pieds.
Le petit saule n’y avait pas songé
Aucun arbre ne s’aventure trop près de l’eau
Au risque d’être noyé.
Mais lui pouvait s’y risquer, sans difficulté.

Au bout de quelques années,
Il n’était pas devenu le plus grand des arbres,
il n’avait pas atteint le ciel.
Mais en bifurquant,
il avait trouvé sa place,
et pouvait venir en aide à sa communauté.

Aarth, avril 2024

Pour en savoir plus

Aarth est dessinateur-colleur et écrivain autodidacte caennais. Sa pratique artistique s’inscrit dans le mélange du collage avec le dessin et de l’écriture dans un questionnement perpétuel de l’identité, fragmentée par les expériences traumatiques et une éducation corsetée à travers la symbolique de l’arbre.

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